- Y
- . s. m.
On l'appelle ordinairement I grec ; mais, selon la méthode moderne, on dit simplement I. C'est la vingt-quatrième lettre de l'alphabet français, tantôt caractère simple, tantôt caractère double. Caractère simple, il n'a pas d'autre valeur que celle de l'I voyelle, et il n'est plus admis dans notre orthographe, pour les mots purement français, que dans le très-petit nombre de ceux qui seront rapportés ci-dessous ; mais nous continuons à l'employer pour marquer l'origine de plusieurs mots dérivés du grec, Hymen, hymne, étymologie, physique, hypocrisie, etc. On le conserve aussi dans les noms propres, et dans quelques mots empruntés des langues étrangères, York, yacht, etc. Caractère double, il vaut deux I accouplés, dont le premier fait partie d'une syllabe, et le second en commence une autre, comme dans Citoyen, employer, royal, appuyer, pays, etc., qui se prononcent comme s'il y avait Citoi-ien, emploi-ter, roi-ial, appui-ier, pai-is, etc. C'est mal à propos que quelques auteurs ou imprimeurs écrivent Citoïen, moïen, etc., avec un ï tréma. Y. adv. relatif. En cet endroit-là. Voulez-vous y aller ? Rendez-vous-y. Y est-il ? J'y passerai. N'allez pas là, il y fait trop chaud. Y, dans cette acception, n'est quelquefois qu'Une espèce de particule explétive, comme dans ces phrases : Il y a des gens. Y a-t-il quelque chose pour votre service ? Il signifie aussi, À cela, à cette personne-là. Quant à la raison que vous m'alléguez, Je m'y rends. J'y répondrai dans la suite. C'est un homme équivoque, ne vous y fiez pas. Fiez-vous-y. Cette dernière locution s'emploie souvent par antiphrase, et signifie, Ne vous y fiez pas. Il faut observer que quand Y est placé immédiatement après la seconde personne du singulier de l'impératif, on ajoute à cette seconde personne une S euphonique, comme dans : Vas-y. Donnes-y tes soins. Cueilles-y des fruits.
L'Academie francaise. 1835.